BREVES CONFINEES série 3

BREVES CONFINEES série 3

                                                                                                         MIAM MIAM...

                                                 POIS(S)ON D'AVRIL !!!

J11-

Remue-ménage

Ils l’ont été, longtemps, longtemps, beaucoup trop longtemps ! Ils avaient su me séduire pour capter mes faveurs. Mais ils ne le sont plus. Ils se croyaient éternels mais, déboulonnés, ils ont perdu leur statut.

Par centaines de sujets ou objets aussi divers qu’utiles ou pas, ils ont envahi mon espace virtuel et mon disque pourtant très dur, fiers d’être sauvegardés, épinglés, consultés et re-consultés, puis contrits parce- qu’ oubliés . Depuis le temps que je voulais donner du temps au temps pour faire un grand nettoyage de printemps "de l'accessoire à l'essentiel ".  

Au diable mes « favoris », vive le Roi ! Je supprime à tours de doigts. Rien ne m'échappe. Un grand coup de balai, sans poussière, sans toiles d’araignées, de clics en clics sur la Toile,  un festival de percussions en toile de fond…

Ainsi, je me meus et je m’émeus au moment décisif de l'exécution . C’est bien connu t’cheu nous, on boit du p’tit lait et on n’est jamais aussi bien « meuh » que par soi-même. 

 Une tâche frénétique dont j’ai bien du mal à cerner la fin…

 J12 -

Ouvrir les volets

Temps lunatique stable. Froid, Soleil et Vent solidaires ...

Les variables saisonnières , elles aussi, sont en GUERRE :

Silence trop bruyant dans les rangs, assourdissant, accablant, pesant et tout le tintamarre…

Je ne veux voir que les oiseaux, les insectes qui grattent et zizillent sans se cacher, le merle dévergondé qui vous nargue comme un ver de terre en riant jaune du bec avant de prendre la poudre d’escampette de peur d’être contaminé. Quant aux minets, prédateurs inconditionnels, vibrisses en alerte rouge, ils se tapissent, du genre « voir sans être vu » et attendent patiemment la sortie diurne de la tribu des « rongeurs crédules », histoire de lui proposer « chat-leureusement » une partie de « chat m’intéresse »…

 L’heure de vérité…

Quand les fuseaux horaires sont solidaires : une heure de moins à se les confiner…

Philosophe : avant l’heure, c’est pas l’heure, après l’heure c’est pu l’heure, alors, vaut mieux pendant…

 J13 -

Tiroirs qu’est-ce ?

Dans la rubrique « je ponce donc j’essuie » je me surprends à racler jusqu’aux fonds de tiroirs !

Juste pour les peindre...La peinture, c’est comme la confiture, ça colle au fond…

Y a d’la friture sur la ligne

En ce jour dominical, j’ai décidé d’avoir la patate, pas la chaude, mais la frite, cuite à point ! Découpée en rondelles puis patiemment et délicatement découpée en frites, elle trouve un malin plaisir à se laisser plonger dans l’huile bouillante juste pour se faire pocher. Il faut l’avoir à l’œil (poché)...puis la laisser s’égoutter avant de la replonger au moment venu dans un bain bouillonnant de chaleur.

Je ne vous dis pas le plaisir du palais au moment juste où je croque la frite libérée avec une extrême délicatesse par les pouce, index et majeur entre mes incisives qui n'en demandaient pas tant ...

Il ne manque plus que mes très chers petits-enfants pour partager  ce moment de plénitude goûteuse tant attendu…

  Un monde à l’envers

Je viens d’adresser un SMS à mon médecin traitant préféré pour prendre de ses nouvelles et lui recommander de prendre soin de lui et de bien se porter…

 J14 -

Bâtons en liberté

Enfin extraits du coffre de la voiture où je les avais mis en quatorzaine forcée, mes complices d’un autre temps avaient déjà senti le vent favorable lorsque je leur ai proposé un confinement plus confortable dans le garage...Ce matin, ce fut un véritable délire de bâtons ! Ils m’ont emmené et obligé à marcher 5 kms autour de la maison, sur le « chemin de l’espoir fait vivre », sans discontinuer, 90 tours en rectangle, osant quelques tangentes et dérogations en prime. Se jouant de l’effort, surfant sur les brins d’herbe qui n’en menaient pas large, ils m’ont propulsé sans que j’ai eu mon mot à dire ! Nous ne faisions plus qu’un ; c’est ce qu’on appelle le 3 en 1 sauf qu’on est pas des pastilles pour lave-vaisselle...Du moins pas encore. Ce n’est que lorsque j’ai eu l’apparence d’un ras le bol lessivé qu’ils ont daigné baisser la garde.

Comme la garde meurt mais ne se rend pas, j’ai hâte d’être au lendemain…

Télé-Travail

Aujourd’hui dimanche, c’est la fête à ma tante comme disait mon tonton…

Journée "repos du guerrier".

 J15 -

Responsable mais pas coupable

Voulant peut-être s’assurer que toutes les issues de secours fonctionnent bien pour sortir de la maison en cas de fin de confinement impromptue, ma chère et tendre a pris l’habitude de sortir s’aérer dans le jardin en passant par les portes fenêtres et la porte du garage ...Il est vrai que sortir par une porte dite d’entrée peut paraître paradoxal et pourtant ...

Ce qui devait arriver arriva.

La sonnette retentit, troublant la quiétude de mon confinement ! Qui ose  ainsi ?

Gestes barrière en application, j’entr’ouvris la fenêtre de la porte d’entrée fermée à triple tours. Ma moitié un tantinet contrariée qui me rend visite, moi qui la croyais inconsciemment à l'intérieur.

Le temps de me réunir avec moi-même, histoire de prendre la bonne décision... avant de lui ouvrir en affirmant que je ne l’avais pas fait « exprès » et que promis juré, je ne recommencerais plus jamais !

Le problème, c’est que, même cause mêmes effets, le même incident s’est reproduit cet après-midi…sans effets collatéraux.

Jamais 2 sans 3 .

Il serait sans aucun doute regrettable que je prenne la fâcheuse habitude d'enfermer ma femme dehors. Elle pourrait s'en lasser...

A la fin, tant va la cruche à l'eau qu'elle se brise...

Comments

[Andrew]

Toujours excellent mon ami. Je reconnais ta patte, ta subtilité, ton humour. Quand est-ce que tu nous publies un livre ? Je serai le premier à l'acheter...