IL FAUT Y CROIRE
RETROUVAILLES QUE VAILLE
Drôle d’impression
En pénétrant ce lieu de culture
Vidé de son sens
Plus d’un an durant
Comme lâchement abandonné
Voire oublié
Le clair obscur d’un espace familier
Des rangées de fauteuils « lâcher prise »
Velours rouge saisissant
Accoudoirs bienvenus
Se laisser aller
Bruit caractéristique de la double porte d’accès
Des couples isolés
Parents accompagnés
Personnes seules en manque de contacts humains
Ambiance feutrée ce lundi à 18h45
En salle 2 du Cinémoviking
Absence de consignes sanitaires
Valse hésitation
L’embarras du choix
Pas trop près
Pas trop loin
Au centre de préférence
A distance sécuritaire
Bal masqué
Indifférence dissimulée
Sourire des yeux
Main qui s’agite discrètement
Signes de politesse requise
Ou de reconnaissance amicale
Chacun dans sa bulle
Ce n’est plus comme avant
Place au bandes annonces
Nouveautés
Il était grand temps
Clips publicitaires renouvelés
Jean Mineur est toujours là
Majeur et vacciné
Immortel
Noir absolu
Oppressant
A l’écran affichage des mesures sanitaires
Un peu tard
Nécessaire mais plombant
Juste avant le film
Silence on tourne
Religieusement
Pas un soupçon de chuchotement
Respirations au diapason
Solennité de l'instant
Générique de début
On y est
Le grand soir
« Mélange aussi explosif que délicat
De poésie et d’absurde
De satire sociale et de délire burlesque »
Une comédie « césarisée »
Adieu les cons !
A l’image d’un monde chaotique
Le nôtre
Apnée collective
Rires contenus
Je ne m'endors pas
Un bon signe
Générique de fin
Recueillement partagé
Retour aux réalités
Sortie échelonnée
Il faut bien
Me voici à l’air pur (ou presque)
Dubitatif et bizarre
Comme bluffé
Partagé entre
Plaisir d’avoir renoué avec le grand écran
Et mal être de ne pas avoir ressenti
L’émotion habituelle
Une ambiance de partage complice
Magie du cinéma « en vrai »
Comme « avant »…
Esquimaux, cacahuètes, chocolat…
Sans oublier les pop corns
Gageons que cela redevienne très vite réalité
Un jour se lèvera
Où tous « vraiment libérés »
Nous pourrons ensemble
Laisser éclater notre bonheur retrouvé