DANS CE MONDE en FOLIE SE LEVER LE MATIN NUIT-IL ?
Ne vaudrait-il pas mieux rester couché ? ...
En d'autres termes, EST-CE QUE JE SAIS MOI POURQUOI JE ME LEVE LE MATIN ?
Chaque matin
A l’heure où Paris s’éveille
Mon horloge interne
Se rappelle à mon inconscient
Une petite voix intérieure me dit
« il est l’heure de te lever
Surtout ne te rendors pas »
Ainsi, mes réveils se suivent et se ressemblent
La gestuelle se répète
Comme une ritournelle
De la position « chien de fusil »
A la station assise au bord du lit
De la couette encore chaude
Au ressenti frileux des pieds nus sur le parquet
Premiers pas hésitants
Avant de poser un pied devant l’autre
Un rituel trop bien huilé
La journée peut commencer
Comme chaque matin...
Et pourtant
Personne ne m’oblige à me lever
Je suis maître de mes actes
C’est moi qui décide
Je pourrais faire la grasse matinée
Comme si une matinée pouvait être « grasse »
Ou jouer les « Alexandre le Bienheureux »
Sans souci comme la passante du film
En quête de paix et de sérénité
A des lieues d’un monde fracassé
Je pourrais jouer l’autruche
La tête au dessus des nuages
Me laisser porter au firmament
Vers une autre galaxie
Alors je pourrais atteindre la plénitude
Trouver ma paix intérieure
Paupières mi-closes
Jusqu’à la nuit des temps
Mais une autre petite musique
M’incite à éviter les fausses notes
A rester en harmonie avec moi-même
A vivre pleinement au grand jour
Ce Temps qui semble s’accélérer de jour en jour
Je vois bien qu’il s’effiloche entre mes doigts
J’ai encore tant de choses à apprendre
De relations humaines à connaître
De valeurs humanistes à promouvoir et à défendre
De passions à explorer
Musique,marche nordique, écriture…
De petits bonheurs à partager
Toujours mieux connaître et respecter LES diversités
Vivre des moments forts entre amis
Accompagner mes enfants et petits enfants
Dans leur conquête du Monde
Continuer à prendre le temps de m’extasier
Devant une Nature si belle et mystérieuse à la fois
Paysages insolites, faunes et flores inconnues
Ressources insoupçonnées
Réinventer et respecter les arbres
Ces êtres vivants
Si fragiles dans leur mutisme apparent
M’enrichir d’autres histoires de vies que la mienne
Relativiser mes petits malheurs
Savoir positiver dans la difficulté
Toujours confiant
Dans la lumière du jour naissant
Oui, je sais encore pourquoi je me lève le matin...
Un de mes amis poète tombé « en amour » avec le marais de Tribehou, chanteur auteur - compositeur, interprète, guitariste et choriste classique, dont la notoriété a dépassé l’hexagone, est une des belles personnes avec qui j’éprouve un authentique plaisir à converser (autour d’un « café gourmand » par exemple, moment ressenti comme privilégié où la richesse et la sincérité de l’échange vous font perdre la notion de temps…).
Avec son autorisation je vous transmets ci-après deux de ses récents poèmes qu’il a eu la délicatesse et l’heureuse idée de me communiquer dernièrement..
LES IDEALISTES
Quand on les croise par hasard ça fait bizarre
Eux qui le plus souvent bafoués et incompris
A vendre ne sont pas cela n’a pas de prix
Eux qui silencieux espèce plutôt rare
Sont à l’ombre du bois petits ruisseaux qui bruissent
En comptant sur les doigts si légère est la liste
Des êtres qui résistent les idéalistes
Et les yeux grands ouverts par quel aveuglement
Vont-ils le cœur à nu vers des combats perdus
C’est un mystère une inconnue c’est un plain-chant
La poésie sans compromis d’équilibristes
Alors bien sûr on se sent lâche on se sent triste
De les voir seuls et courageux tout simplement
Authentiques ils persistent les idéalistes
Loin des meutes des loups et loin des arrivistes
Assoiffés de lumière inlassables toupies
Eux vivent d’exigence et de belle utopie
Eux ils avancent encore et toujours ils insistent
On découvre trop tard l’étrange dignité
L’envol d’oiseau blessé et puis le chant se tait
Et alors ils subsistent les idéalistes.
J.Lebouteiller le 21.6.2022
AVEC LE TEMPS, LEO
Avec le temps je sais on n’oublie rien Léo
Ni ne me quitte pas ni le temps des cerises
O les chansons d’hier on dirait un sanglot
Qui laisse dans les cœurs une douleur exquise
On n’oubliera jamais les amants de Saint-Jean
Comme un p’tit coqu’licot Paulette à bicyclette
Ni les copains d’abord ni mon pot’ le gitan
Au petit bal perdu où l’on faisait la fête
C’est ma môme et mon vieux la tendresse qui va
Dans les rues les passantes et de Bertin paroisse
La prière de James aussi les yeux d’Elsa
Et c’est Allain Leprest criant « ya rien qui s’passe »
Il pleut sur Nantes encor souviens-toi Barbara
La Lily de Perret et d’Eusèbe une rose
Quand on n’a que l’amour jamais on n’oubliera
La mer les feuilles mortes avec le temps encloses.
Jacques Lebouteiller le 13.8. 2022