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24 mai 2020

DECONFINERIES (1)

 

 

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                                                                                                    AVIS A LA POPULATION 

                                                 DECONFINERIES (1)

 A vol d’oiseau ?

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Comme toute oie oit ce qu’elle veut bien ouïr, j’ ouïs dire que l’oie pourrait même remplacer le vélo, pour se déplacer à vol d’oiseau.

Rien de plus naturel ! 

Si des confiné(e)s n’ont pas résisté à l’envie pressante de se procurer un toutou et sa laisse pour s’aérer et découvrir les joies du ramasse crotte (ça n’arrive pas qu’aux autres) lors de la promenade quotidienne, alors on peut sans choir et sans scrupule choisir l'oie pour explorer le monde.

Domestique, élevée sous la mère d’oie, ou sauvage venue de nulle part et de partout, entre l’oie blanche un peu candide, très prude et timide, réfugiée derrière les attentes de son éducation ou l’oie rieuse, bruyante au cri aigu et l’oie à bec court, frustrée par nature, il n’y a que l’embarras du ch’oie.

Une fois ch’oiesie, il est conseillé de la oiecher (on chevauche bien le cheval) à cru , régime sans selle oblige, sensations garanties au contact, (proscrit aujourd’hui à tel point que même les verres de contact pourraient être interdits ! On conseille plutôt les lentilles, vertes de préférence…).

Se laisser aspirer sans retenue, lâcher prise mais tenir bon...

Vol sans frontière, à dos d’oie, au dessus d’un nid de virus, planer vers l’infini, sans débourser un écu, libre comme l’air, , sans masque, ni gel, ni attestation, le must du must !  Libre !!!

 Oui, comme le Nils du célèbre conte de Selma Lagerlöf

« le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède »,

J’ai bien le droit de rêver encore ...

 

 Le ciel, le soleil et la mer

 

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                                Jeu de boules de sable avec distanciation STATIQUE sur une plage DYNAMIQUE du Cotentin

Il y a le ciel, le soleil et la mer

Covidés et vidés tout court

A cinq mètres l’un de l’autre,

Les cheveux dans les yeux

Des yeux qui sourient

 

Sous le masque

Nez et bouche solidaires

Oreilles aux pavillons épanouis

On est bien tous les deux

Attrape la balle si tu es « cap »

 

C’est bientôt l’été

On est bien tous les deux

O covid quelle chance !

A toute heure sur le sable

Chantons ensemble

 

Il y a le ciel, le soleil et la mer

La mer qu’on voit danser

Confond ses blancs moutons

Avec les anges si purs

Qui s’ébrouent dans les reflets d’argent

Oubliant leurs soucis

 

La mer qu’on voit valser

Un refrain d’amour masqué

 (d’après François Deguelt et Charles Trenet confondus)

 

 De l’insoutenable « légèreté » de l’Etre

 

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Les retrouvailles, après 55 jours d’isolement contraint pour tous, confortable pour certains suffoquant pour les autres.

Alors, oui, on inspire un grand bol d’air pas encore re - pollué, histoire de refaire le plein de liberté, quoi de plus homo-sapiens !

Tellement heureux qu’on en vient à oublier qu’elle s’arrête là où commence celle des autres.

C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses, comme on dit par T’cheu nous.

Des bouses il y en a , au propre comme au figuré!

Toutes sortes de détritus, des plus basiques aux plus surprenants, genre "cabinet de curiosités" ; des tas de bouses, immondices de reliquats alimentaires, pas bio du tout, une vraie décharge publique sur ce qui était encore une pelouse avant le rush ou trottoir contraint de supporter les masques à usage unique souillés de ces Messieurs Dames insouciants, inconscients voire beaucoup plus…

Mais pourquoi ramasser nos « merdes » puisque de toute façon le service voirie va s’en charger !

Tard dans la nuit, les déconfinés volontairement re-confinés, soucieux de partir en vacances coûte que coûte, imaginent déjà dans leurs rêves les plus gaulois un stratagème qui leur permette de braver les interdictions. Au diable les 100 kms à vol d’oiseau ! D’abord, comme à la mer, une plage « dynamique » c’est vague et puis ça dépend des oiseaux…En cherchant bien, on aura tous une bonne raison d'aller visiter une petite grand -mère gravement atteinte de sinistrose chronique...

Tôt le matin, à l’heure où n'envahissent pas encore les souilleurs, pelle et balais accrochés à son chariot bourré de sacs poubelle, un homme protégé a minima se prépare à nettoyer la place. Il semble las de répéter les mêmes gestes que ceux de la veille et du lendemain. Les jours se suivent et se ressemblent. Il se dit que ça sent pire et pense tout haut, comme résigné : « non, ces « gens là ne sont décidément pas recyclables ! »

 

 Sur le fil du rasoir

 

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 J’y pense tous les jours le matin en me rasant

De boucles en épis

De cheveux en clusters

Inutile de me coiffer

Vive le cheveu libre !

 Un jour viendra

Le plus tard possible

Où je devrai aller revoir « ma « coiffeuse » préférée

Comme avant

Je sais mais j’attends

J’attends qu’elle ait fini

De couper les cheveux en quatre

Sans doute envahie

Par la vague chevelue

 

Je laisserai donc  ses doigts zélés

Papillonner

Sur ma colline reboisée

Confortablement enfoncé

Dans mon fauteuil désinfecté

 Mais la minute qui compte, c’est tout à la fin.

Elle m’aura délivré du tablier de nylon

L’aura secoué d’un seul coup

Dompteuse fouetteuse infaillible

Se sera appliquée

A me débarrasser

Des derniers poils superflus

Avec une sorte de blaireau noir

Qui vient titiller mes narines

Ou à m’éclaircir les sourcils ombrageux

 « Et l’instant redouté arrive. Le coiffeur s’est rapproché de la tablette, et saisit un miroir qu’il arrête dans trois positions rapides, saccadées : sur votre nuque, trois-quarts arrière gauche, droite. C’est là qu’on mesure l’étendue du désastre ...Oui, même si c’est à peu près ce qu’on avait demandé, même si l’on avait très envie d’être coiffé plus court, chaque fois on avait oublié combien la coupe fraîche donne un air godiche. Et cette catastrophe est à entériner avec un tout petit oui oui, un assentiment douloureux qu’il faut hypocritement décliner dans un battement de paupières approbateur, une oscillation du chef, parfois un « c’est parfait » qui vous met au supplice. Il faut payer pour ça. »

Philippe DELERM [La sieste assassinée].

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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