POURQUOI J'AIME LE CANARD...
Des petits plaisirs visuels et gustatifs
Court de col
Col(vert) si affinités écolo
Au large bec
Jaune et aplati
Très court sur pattes
Palmées de surcroît
Longues et pointues ses ailes
Quel étrange palmipède !
Roi des couacs en musique
A l’occasion vilain et petit
Pouvant jeter un froid
Boiteux à l’occasion
Il sait pourtant se faire aimer
Voire déguster
Goûteux en magret, aiguillettes
Laqué comme un prince
A l’orange ou confit de joie
Entier comme un foie gras
Avec un p’tit goût de « r’viens-y »
A la liberté de penser autrement
Une histoire de vie fascinante
Né le 4 septembre 1915
Sous la plume de Maurice Maréchal
Tombé en amour avec Jeanne
A ne pas confondre avec Marion
Ni avec « Maréchal nous voilà »
Un Canard vivant, propre et libre
Doublement vivant
Décédé à deux mois
Sous les coups de ciseaux
D’Anastasie la censure
Pour mieux renaître de ses cendres
Le 5 juillet 1916
Mélange de satire et de sérieux
Le mercredi son jour de sortie
Se gardant bien de prétendre
Que les imbéciles ne le liront pas
Propre , il l’est autant
Que peut l’être un pauvre canard
Dans les mares stagnantes
Redoutable et redouté
Gare à ses coups de bec
Libre, de toute la longueur de sa chaîne
Car c’est bien du « Canard Enchaîné » qu’il s’agit
Un journal honnête
Qui dit vouloir publier de fausses nouvelles vraies
En toute transparence
Avertissant jadis ses lecteurs
Du degré de créance à accorder
Aux informations lues
Les « douteuses » précédées d’une étoile
De deux pour les fausses mais vraisemblables
Quand les radicalement fausses
Se voient affublées de trois étoiles…
Rien à voir avec les pluies d’ étoiles
Qu’on ne peut même plus admirer
Au dessus de nos têtes
Inondées de vraies fausses lumières
Un siècle et des plumes plus-tard
Toujours « en marche » de canard ,
Sans avoir besoin de faire coin -coin
Sur les plateaux télé
Procès toujours gagnés
Tentatives avortées de lui casser 3 pattes
Le Canard reste fidèle
A sa raison d’exister et de vivre
Anti-conformiste 100% indépendant
Pas un centime de publicité
Pas un centime emprunté à une banque
Un capital exclusivement détenu
Par ses salariés et ses journalistes
Ventes au numéro et abonnements
Addiction de fidèles lecteurs
Comptes publiés annuellement
Une obligation légale négligée (oubliée?)
Par de grands titres de la presse nationale
« La liberté de la presse commence et s’arrête au tiroir-caisse »...
J’aime sans modération
Ces titres concis (si!) qui font mouche
Heureux comme un sénateur retraité
Serial qui leurre
Jeux de mots pour réfléchir
A des maux pas si doux
Humour toujours
La nouvelle devise du Vatican :
« En avril ne te découvre pas d’un pédophile »
Sans falbalas ni colifichets inutiles
Ces rubriques délectables
Si hautes en couleurs :
Plouf dans la Mare aux Canards
Lettres ou pas Lettres
Quand La Voie aux Chapitres
Fait son Cinéma aux Mots Croisés
A travers la Presse déchaînée
De La Rue des Petites Perles
Aux contrepets de la Comtesse
Il n’ y a que l’épaisseur du vent...
Le coin-coin des Variétés
Des Prises de Bec à la Boîte aux Images
Sans oublier les Conflits de Canard
Ma bobine partout en concours
C’est Vite dit comme Le Mur du çon
Des zigs-zags
Ou La Noix d’Honneur
Alors, On écrit au canard qui répond…
Illustrateurs à la mine d'or
Dessins à qui se vouer
Merci les artistes !
Et comme aurait dit Edouard B.
Sa courtoise Suffisance
En gants de beurre frais
Dit Ballamou 1er ou le Grand Ballamouchi
« Je fais à la France l’édredon de ma personne »
Dans ce Monde du tout et son contraire
Dans lequel confusion
Rime avec auto-destruction
Chaque mercredi midi
Impatient et serein
J'ouvre ma boîte à lettres
Pour y découvrir l’exemplaire de la semaine
Avant de plonger les yeux grands ouverts
Dans la Mare aux canards …
Le regard malicieux et critique
Une bouffée d’air salvatrice
Echappée belle
Cure de désintoxication
Porte ouverte sur le parler "vrai"
"La liberté de la presse ne s'use que quand on ne s'en sert pas"
dom.catelin
St-Lô le 10 mars 2023